« Car la beauté non plus n’est pas un but mais une récompense »
Antoine de Saint Exupéry, Citadelle, chapitre LXXIX.
Quelle drôle d’idée que de prendre une citation d’Antoine de Saint-Exupéry comme sens à nos travaux… Et pourtant. Avec Citadelle, Saint-Exupéry élabore une œuvre profonde, à dimension philosophique, qui nous inspire. Cette œuvre, restée inachevée, rassemble ses pensées sur des thèmes essentiels à l’élévation de l’Homme et de l’Esprit. La condition humaine, le sens à la vie et aux choses, le lien entre les hommes et le lien à Dieu en sont parmi les principales.
En cela Saint-Exupéry distingue deux univers. L’espace animal, incohérent et périssable, auquel nous appartenons par notre chair, et celui de Dieu, vers lequel nous conduit l’esprit. La vie des hommes est un effort continuel pour organiser la matière brute, contraindre la glaise à acquérir un sens qui noue les choses. Effort pour leur offrir un grain d’éternité, telles des briques qui deviennent cathédrale. La grandeur se mesure à la capacité à créer le sens et à dépasser ainsi la condition mortelle par la quête d’un Dieu. C’est la clef de voûte à même de réunir dans une signification unique, tout ce qui existe. Il puise dans son expérience concrète et méditative pour nourrir sa réflexion sur le rôle du chef. Pour affirmer la qualité d’une civilisation, la ferveur du travail, la collaboration dans la création.
La citadelle éponyme à sans cesse édifier, reconstruire, organiser est filée tout au long de l’œuvre comme image du corps. Cette métaphore met en évidence l’importance de penser le projet à bâtir à partir de l’homme et de sa perception. C’est ainsi que nous travaillons à qualifier notre conception de l’architecture.
Saint-Exupéry désignait lui-même Citadelle comme son œuvre posthume. Ébauché dès 1936, le texte est élaboré parallèlement aux derniers livres publiés de son vivant : Terre des hommes, Pilote de guerre, Le Petit Prince. À lire absolument.
Source : antoinedesaintexupery.com